La famille Filion a habité l'Île Sainte-Thérèse pendant plus de 300 ans. Leur ancêtre, Jean Hayet dit Malo, y avait mis les pieds pour la première fois en 1667. Nous vous présentons l’histoire d’une famille qui a contribué de façon importante à l'établissement et à l'évolution d’une communauté sur l'Île Sainte-Thérèse.
Ce texte est signé Martin Filion.
L'ancêtre Jean Hayet naissait en 1649 de Gilles et Jeanne Héreau; son surnom de St-Malo, qui devint Malo par la suite, tire ses origines de son lieu de naissance, St-Malo, une ville historique de la Bretagne. Lorsqu’il traversa l’Atlantique vers la Nouvelle France, il n’avait pas encore vingt ans.
Le 23 août 1667, Jean Hayet passe un contrat de travail à effectuer sur l'Île Ste-Thérèse avec M René Cavelier, écuyer, sieur de La Salle, gouverneur pour le Roi et seigneur du Fort de Frontenac. Ce travail consistait à faire la sélection de bois de chêne dont regorgeait l'Île Sainte-Thérèse pour la fabrication de navires. Jean Hayet avait acquis une longue expérience de son nouveau milieu auprès de compagnons Bretons. Son métier de scieur de long et de défricheur était recherché et apprécié des employeurs et lui ouvrait la porte à toutes les tâches épuisantes de l'époque. Mais l'Ancêtre ne travaillait pas que pour les autres. Il pensait à l'avenir; il désirait fonder un foyer sur l'Île Sainte-Thérèse. Tout en respectant ses engagements, il travaillait fort pour se préparer des terres.
Le 30 décembre 1680, après tant d'années de labeur éloigné sur une île quasi déserte, il épousa Catherine Galbrun. Catherine était la fille d’un ami de longue date, un vaillant milicien nommé Simon Galbrun qui était arrivé avec la Grande Recrue de 1653. Ce fut dans la chapelle de Pointe-aux-Trembles, sous le vocable de l'Enfant Jésus, qu'a eu lieu la cérémonie religieuse. Heureusement, l'acte de mariage est conservé aux Archives Nationales du Québec.
L'âge de l'Ancêtre au moment de son mariage peut nous étonner. Son épouse n'avait que 14 ans tandis que lui avait atteint 41 ans.
Six enfants vont naître de cette union, dont quatre seront baptisés à la Pointe-aux-Trembles et les deux derniers à Varennes.
Il est intéressant de noter qu'en 1681, lors du recensement, l'Île Sainte-Thérèse comptait cinquante-trois personnes qui y résidaient en permanence. L'île avait une petite église où avaient lieu des célébrations de baptêmes et de mariage, quoique les actes étaient consignés dans les registres de Varennes.
En 1692 l'Île Sainte-Thérèse fut rattachée à Varennes par une ordonnance de Mgr Saint-Vallier, évêque de Québec. Jean Hayet habitait l'Île Sainte-Thérèse depuis 25 ans déjà.
Jean et Catherine vécurent toute leur vie sur l'Île Sainte-Thérèse et y sont décédés. Jean Hayet dit St-Malo mourut le 21 décembre 1721 à 82 ans et fut inhumé sous l'église de Varennes comme le stipule l'acte de sépulture conservé aux registres paroissiaux. Quant à elle, Catherine décéda le 9 janvier 1744 sur l'île à l'âge de 77 ans, vingt-trois ans après son conjoint. Elle est enterrée au cimetière de Varennes.
Les fils de cette union ont continué à habiter l'île, tout comme les générations qui ont suivi. Les archives montrent que Catherine avait vendu un lopin de terre a son fils Jean en 1732, et qu’en 1745, le jour de la fête de Ste-Anne, Louis Hayet avait vendu sa part (1/5) de la terre ancestrale à son frère Jean Baptiste pour 300 livres.
Le dernier des descendants de Jean Hayet dit Malo et de Catherine Galbrun ont quitté l'Île Sainte-Thérèse en 2020. Ils conservent toutefois et pour toujours un petit coin de leur cœur pour cette terre qui a si bien accueilli leurs ancêtres pendant plus de trois siècles.
L’appel des ancêtres est fort.
À ne pas manquer : Jacques Filion, père de Martin, partagera avec nous prochainement ses souvenirs de l'Île Sainte-Thérèse. Abonnez-vous à notre infolettre pour connaître la suite de l’histoire de cette famille fondatrice!